Partir au contact d’adolescents adossés aux frontières montagneuses…

Chercher leurs corps, gestes et visages. Les lier entre eux, à leur perception du territoire, de l’autre, de la fraternité et sororité naissantes, de leur mue indolente et assoupie au creux de la vallée balayée par la sécheresse et les vents chauds…

Je les observe ces ados, cette jeunesse invisible qui se fond dans le décor, ce théâtre au coeur des Pyrénées Orientales, convoquant l’imaginaire lointain des Amériques, comme un air lointain de Montana du vieux Richard Brautigan où viendrait se confronter des corps juvéniles sortis du cinéma de Larry Clarke.
Torpeur, ennui, attente, latence, comment se rassemblent-ils à l’abri des regards des adultes pour construire leur idée de la fraternité, de la bande ?
Dans la répétition des rendez-vous, autour de l’enthousiasme simple de leurs propres émois quotidiens.

Sous le soleil exactement.

Dans l’épaisseur fragile des neuf croix.

Avec une bande son, évidemment. Hypnotique. Comme peut l’être cette vallée du Vallespir où l’on se laisse indolemment façonner…

Projet réalisé dans le cadre de la résidence Lumière d’Encre du Centre d’Art et de Photographie de Cérêt (CAPLE).