Françoise Beauguion
EXILE.S
Françoise Beauguion situe son travail dans un entre-deux.
Entre le documentaire et l’art,
entre la photographie et les mots, entre deux eaux.
« J’aime ne pas appartenir à une
seule identité. Pouvoir changer de support, de technique photographique selon le sujet
que j’entame et jouer avec le regard des autres est une liberté que je ne cesse de vanter. Détourner les idées préconçues est aussi une base de travail dans mes projets.
Ayant
vécu en Égypte et ayant voyagé autour de la Méditerranée comme en Israël, en Palestine,
au Kurdistan irakien, en Iran, en Turquie, en Tunisie et au Maroc, j’ai pu constater
avec stupeur le nombre de préjugés que l’on peut avoir en France sur les pays arabes et
autres. Je comprends que les médias, les chaînes d’informations continues et internet y
sont pour beaucoup. Étant moi-même française, je trouve important de relier mes projets
réalisés à l’étranger à mon pays, avec mon regard qui ne peut être autre que celui d’une
femme française de trente ans. Pour questionner, créer des débats, montrer autrement
et peut-être ainsi, ouvrir des portes.
Aussi, j’ai eu la chance de travailler avec des amis journalistes en Égypte, des sujets
«grand-angles» pour la presse magazine française. Cela m’a beaucoup inspirée dans ma pratique artistique que j’ai entamé quand j’étais étudiante à l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles en 2006-2009.
Depuis, j’aime travailler sur les thèmes
de la rencontre, des sujets qui interrogent et qui mènent vers des propositions pacifistes,
des mélanges de genres, de religions afin de créer de la confusion.
Et enfin, depuis trois ans, depuis ma rencontre littéraire avec l’auteure Marguerite Duras, j’écris. Et j’ai eu la chance de voir mes premiers textes publiés dans la revue des Temps
Modernes. Aujourd’hui, je tente de relier la photographie et le texte dans mes projets. »