Résidence 2012/2013, Laetitia DONVAL
L’eau et la vallée de la TÊT
Dossier de presse
Réalisation de la résidence
Janvier à avril 2012 : Appel à projet
Appel à projet relayé par les réseaux d’artistes et de structures nationales et internationales, notamment grâce à internet.
Mai à juin 2012 : Processus de sélection
Nous avons reçu plus de 55 dossiers de candidatures à la suite de notre appel à projet. Il est à noter la très bonne qualité des propositions qui nous sont parvenues à la fois de France et de l’étranger tout aussi bien de la part de jeunes artistes que de valeurs confirmées. Notre appel à projet laissait volontairement la possibilité de présenter des dossiers très variés tant par la forme que par leurs approches. Nous avons réceptionné des projets utilisant des techniques anciennes (tirages à la gomme, sténopé…), des interventions dans l’espace, des approches classiques, du reportage, des interventions numériques ainsi qu’un certain nombre de dossiers étayés par des textes théoriques très forts.
Tous les dossiers sont discutés et chaque candidat reçoit une réponse personnalisée. Nous tenons beaucoup à ce respect des candidats qui se sont souvent investis dans la constitution de leur candidature.
Une première présélection a permis de retenir 6 candidatures que nous désirions rencontrer individuellement:
– Mylène Blanc : http://www.myleneblanc.com/
– Guillaume Bonnel : http://www.guillaume-bonnel-photographies.net
– Marc Cellier : http://marc.cellier.book.picturetank.com
– Laetitia Donval :http://www.lightstalkers.org/laetitiadonval et www.smokecollective.org
– Miriam Ruisseau
– Barbara Ryckewaert : http://www.barbararyckewaert.com
Le choix, forcément difficile, a été divulgué le 9 juillet, ce fut Laetitia Donval.
La proposition de Laëtitia donval : Chemins d’eau, une façon d’être au monde:
« Mes recherches récentes m’ont amené à explorer le milieu rural costarmoricain d’où je suis originaire. Les séries Fest, La maison et Trégor évoquent toutes cette interaction de l’homme à son environnement vu au travers de mon imaginaire fait de contrastes, entre apaisement etâpreté, lâcher-prise et concentration. C’est ainsi que je confronte en permanence cet imaginaire aux territoires que j’explore, d’une manière spontanée et vive qui correspond à ma façon d’être au monde.
Dans mon travail actuel sur les villes portuaires reconstruites, il s’agit encore d’explorer des territoires en marge d’un point de vue géographique; ces bouts du monde faits d’isolement et de rêverie maritime. Tout comme à Brest, où je vis aujourd’hui, j’aime me retrouver dans ces villes,où la dureté industrielle affleure des océans qui ouvrent à l’évasion. Avec le rivage pour seul guide, j’éprouve l’impact esthétique et social de l’activité portuaire et de ses mutations sur ces villes prises dans les méandres du passé et du devenir.
Cette fascination pour l’élément fluide, je la puise dans ma terre d’origine, l’Argoat (en Côtes d’Armor), qui signifie le pays de l’intérieur en breton par opposition à l’Armor qui est le pays côtier. C’est en Argoat que naissent la plupart des rivières bretonnes. On y vit avec la terre,le bois, dans un paysage de bocage et de landes qui porte une identité très forte. En tant que château d’eau d’une grande partie de la Bretagne, les habitants majoritairement ruraux sont particulièrement concernés par la politique de l’eau et des rivières. C’est un univers autant onirique que très concret pour les acteurs du territoire.
Les Terres Romanes en Pays Catalan m’attirent par ses similitudes autant que par ses contrastes (de lumière, d’architecture, de géographie) avec le pays d’où je viens d’un point de vue naturel et culturel. Je souhaiterais suivre les lignes errantes de la vallée du Tech qui structurent le pays par le croisement entre une photographie documentaire et subjective. Portraits et paysages égrèneront les marches le long des rives menées conjointement avec un scientifique.
Ce partenariat m’intéresse beaucoup afin de comprendre le langage des rivières et des fleuves qui pourrait enrichir mon échappée visuelle.
Dans le cadre de mon projet sur les ports, je m’appuie sur des travaux d’historiens, de sociologues et de documentaristes (Joris Ivens) mais surtout de romanciers contemporains qui font état des écarts et des disparités de la France de manière sensorielle et subjective (Jean-Christophe Bailly, Jean Rolin). Le titre de ce projet est d’ailleurs emprunté à l’ouvrage du même nom de Jean Rolin, qui, parcourant les canaux de France, atteste que toute réalité peut donner sa part au rêve. »
Octobre 2012- juillet 2013 : Réalisation de la résidence et des projets pédagogiques associés
La résidence a eu lieu en en collaboration active avec le Parc Naturel régional des Pyrénées catalanes, le Syndicat mixte du bassin versant de la Têt, le Pays d’Art et d’Histoire du Tech, le collège climatique et sportif Pierre de Coubertin de Font Romeu et les acteurs locaux.
L’artiste est venue en octobre, décembre, février, avril, juin et juillet 2013. Elle a mené son travail de création, est intervenue au collège de Font-romeu, a réalisé des interventions au sein des bistrot de pays du territoire et a mené des conférences-rencontres.
Actions scolaires
Nous sommes intervenus au collège climatique et sportif Pierre de Coubertin de Font Romeu durant l’année scolaire sur 2 ateliers, l’un spécifique avec une classe de troisième et l’autre avec 4 classes, une par niveau (sixième, cinquième, quatrième et troisième). Ces deux interventions basées sur le rapport photographique au paysage ont permis à l’artiste d’intervenir auprès des élèves.
Les comptes rendus des médiations sont visibles ici et là.
Laêtitia est intervenue avec les élèves sur le paysage et le portrait, elle présente ainsi ses interventions :
«Durant l’année 2012-2013, j’ai parcouru la vallée de la Têt dans le cadre d’une résidence photographique à l’invitation de l’association Lumière d’encre.
Sur mon chemin, j’ai tenté de rendre compte de la variété humaine et géographique du Pays Terres Romanes, par un regard axé sur le paysage et le portrait. A la suite d’une présentation de mon travail déjà réalisé sur le territoire, j’ai invité la classe de 3 ème 2 du lycée climatique et sportif Pierre de Coubertin de Font-Romeu, à observer leur environnement proche ‘à ma manière’. Des séances de prises de vue dans l’enceinte du lycée, à des périodes différentes de l’année, leur ont permis de composer un dytique combinant leur portrait effectué par leur binôme et un paysage réalisé de manière personnelle aux abords du lycée. Ces séances furent l’enjeu d’un travail collaboratif entre les élèves, mais surtout d’une initiation aux notions photographiques techniques (cadrage, lumière, choix) et théoriques qui composent la photographie documentaire.
Cette association du portrait au paysage est une récurrente fondatrice de la photographie documentaire dont l’enjeu est de faire état par l’image, d’un lieu ou territoire à un moment historique défini. Après leur initiation à l’histoire du paysage et son observation par Claude Belime, cet atelier de pratique in situ a permis à chaque élève d’être l’observateur/acteur du lieu dans lequel il évolue au quotidien grâce à l’outil photographique numérique.»
Renontres et conférences :
Le samedi 16 février 2013, Laëtitia Donval est intervenu à la médiathèque de Céret pour présenter ses travaux antérieurs et sa démarche artistique. Dans le prolongement de cette conférence, une exposition de son travail « La Maison », a eu lieu à la Galerie de Lumière d’Encre.
Deux soirées portes ouvertes on eu lieu à la galerie du 47 rue de la République à Céret, en décembre 2012 et février 2013.
Sur le territoire du pays Terres Romanes, l’artiste est intervenue dans les bistrots de pays pour présenter sa démarche artistique avec la projection de travaux antérieurs et pour présenter l’avancement de son travail de résidence. Ces rencontres ont permis d’échanger avec les habitants autour du travail artistique et des enjeux de l’eau sur le territoire.
De même, Laëtitia Donval est intervenu, en partenariat avec l’association BlaBl’Art, à Perpignan, le 11 juillet pour présenter le résultat de son travail et son approche du paysage.
Travail de création réalisé lors de la résidence et expositions:
Dans la suite de la proposition qu’elle avait faite, Laëtitia Donval a abordé le territoire et le paysage de l’eau de la Têt par la rencontre avec les habitants.
Elle a produit une série construite sur le cheminement, qui après ses travaux antérieurs structurés au départ sur son paysage intérieur puis par la suite sur le monde qui l’entourait comme une sorte d’ouverture par cercles concentriques de plus ouvert vers l’extérieur.
Cette expérience l’a amené vers l’autre de plus en plus loin. La résidence de lumière d’Encre l’a porté vers un inconnu, un paysages, des personnages, un pays singulier qu’elle a abordé avec sa photographie «organique». Une expérience artistique d’immersion, entière et vivante, spontanée et onirique avec le fleuve comme perspective et comme guide.
Un travail où se confronte son pays intérieur et un pays de contrastes, de dureté et d’évasion, pour une vision subjective du monde.
En voici quelques images :
Enfin, la travail restera disponible à l’association Lumière d’Encre pendant un an pour permettre sa diffusion. Il sera exposé dans les lieux du Pays d’art et d’histoire de la vallée du Tech et de la Têt.
Exposition au Chateau Royal de Collioure du 19 décembre 2013 au 9 février 2014:
Édition : FLUENT
Une édition du travail de résidence est sortie en janvier 2014 en même temps que le livre de la première résidence (Création de Geoffroy Mathieu sur la vallée du Tech). Elle est réalisée en collaboration avec les éditions Poursuites (http://www.poursuite-editions.org/), spécialisée dans l’édition de travaux de photographes-auteurs.
Notre volonté est de réunir l’ensemble des trois résidences, chacune faisant l’objet d’une édition propre, dans un coffret associé à un quatrième volume relatant le travail d’observatoire des paysages de l’eau.
La résidence Lumière d’Encre est soutenue par :
Le Conseil Général des Pyrénées-Orientales
Le Pays Pyrénées-Méditerranée et l’Europe
Le Conseil Régional Languedoc-Roussillon
L’Inspection d’Académie Languedoc-Roussillon
La Direction régionale des Affaires Culturelles-Ministère de la Culture
L’Europe
L’eau de source «La Sémillante» est le mécène de la résidence.